Aujourd’hui, nous tentons de répondre à certaines questions que vous pouvez vous poser sur les débuts de votre allaitement. Parce que la lactation, c’est magique mais pas seulement ! Une fiche d’information que vous retrouverez aussi dans notre nouvelle rubrique sur le site, à consommer sur place… ou à emporter :-)
Bonne lecture !
Après neuf mois d’attente, votre précieux trésor est enfin là ! Ce bébé tout neuf qu’on dépose sur votre ventre et votre poitrine. Que faire maintenant ? Comment faire démarrer la production de lait et à quelle fréquence allaiter votre bébé ?
Vos seins ne sont pas gradués, vous ne pourrez pas tout mesurer. Vous allez devoir vous faire confiance et vous en remettre à certaines lois de la nature. Quelques explications.
LES PREMIERS JOURS
Au cours des premiers jours qui suivent la naissance, la production de lait est activée quasiment exclusivement par l’activité hormonale, plus précisément par la prolactine. C’est pour cela qu’il est parfois plus difficile de mettre l’allaitement en route après une césarienne programmée : le corps a alors été beaucoup moins en proie à la tempête hormonale qui accompagne l’accouchement. Il peut dès lors être utile de tirer son lait après une césarienne.
Quelle que soit la fréquence des tétées, le lait est là dès le premier jour. Heureusement, dans un premier temps, il n’en faut pas beaucoup puisque l’estomac d’un nouveau-né n’est pas plus grand qu’une bille. Par la suite, la lactation fonctionne selon le principe de l’offre et de la demande. En d’autres termes, plus les tétées sont nombreuses (demande), plus la quantité de lait produite est grande (offre).
Au cours des premiers jours, les tétées sont très fréquentes. Il ne devrait pas s’écouler plus de 2 à 3 heures entre les tétées. Certains bébés veulent téter encore plus souvent, c’est un bon signe pour la poursuite de l’allaitement. Plus les tétées sont fréquentes, plus votre niveau de prolactine est élevé, ce qui contribue à entretenir la production de lait. Au cours des premiers jours et des premières semaines, un nouveau-né tète au moins 8 à 12 fois. Jour... et nuit.
Ces tétées fréquentes sont importantes pour la production de lait, mais aussi pour votre bébé. L’estomac d’un nouveau-né est tout petit et le lait maternel est digéré très rapidement. Le bébé a donc besoin régulièrement d’une nouvelle dose d’énergie qui l’aidera à maintenir une bonne glycémie et un bon niveau d’activité. Ce rythme favorise la digestion et permet au bébé de commencer à éliminer ses selles. Ce lait facile à digérer et ces tétées fréquentes contribuent aussi naturellement à prévenir la mort subite du nourrisson et favorisent le développement du système nerveux et du cerveau de l’enfant.
ALLAITER À LA DEMANDE
Lorsque votre production de lait est bien lancée, que votre bébé est satisfait, qu’il mouille bien ses couches et émet des selles jaunes, tout est en place pour allaiter à la demande. Grâce aux signaux de faim émis par votre bébé, vous savez quand il est temps de l’allaiter. Ces réponses entretiennent le système de l’offre et la demande tout au long de l’allaitement.
Fiez-vous à votre corps et à votre instinct. Si votre bébé grandit et se développe bien, cela signifie que votre allaitement se passe bien. Aussi longtemps qu’il est allaité exclusivement (l’allaitement exclusif est recommandé jusqu’à 6 mois), il n’est pas inhabituel qu’un bébé continue à téter 8 à 12 fois par jour, même au-delà des premières semaines. Certains bébés allaités préfèrent prendre plus souvent de petits repas. D’autres espacent davantage les tétées et privilégient les grandes portions. Un bébé allaité se régule généralement tout seul. Ne comparez pas l’allaitement maternel et l’alimentation au biberon, les schémas et les quantités sont complètement différents. En règle générale, le lait maternel est mieux digéré que les préparations artificielles et les bébés allaités sont dès lors repus après des repas plus légers mais plus fréquents que les bébés nourris au biberon.
LES SIGNES DE LA FAIM
Il est important de reconnaître les signes précoces de faim émis par votre bébé. Un bébé en bonne santé,
s’il se trouve à proximité de sa maman, signalera qu’il a besoin d’une tétée. Vous pouvez allaiter votre bébé dès les premiers signes, par exemple quand il entre dans une phase de sommeil léger, commence à bouger, fait de petits bruits, fronce les sourcils, ouvre et ferme la bouche tout en dormant. Les signes
suivants consistent à s’éveiller et à faire de petits mouvements de succion avec la bouche. Quand il fait des bruits de bouche, cherche le sein, tète ses mains ou sa manche, le bébé manifeste des signes de faim très avancés. Il est préférable de ne pas attendre le dernier signal : les pleurs. Ceux-ci traduisent un cri de détresse et une faim douloureuse. Le bébé ne comprend pas pourquoi la tétée n’arrive pas. Donner le sein à un bébé, ce n’est jamais le gâter ou lui donner de mauvaises habitudes. Il se régule tout seul. En cas de doute, mieux vaut donc une tétée en « trop » qu’une tétée en moins.
UN PEU DE BIOLOGIE
Les lactocytes (les cellules des seins responsables de la production du lait) sont pourvus de récepteurs de la prolactine. Ces récepteurs (situés sur la membrane des cellules) « captent » la prolactine dans le flux sanguin et stimulent la synthèse du lait dans la cellule. À la naissance du bébé, les récepteurs de la prolactine sont activés, et avec eux la production du lait. Plus les
récepteurs sont nombreux, plus la production de lait est aisée. Pour la réussite de l’allaitement, il est donc idéal d’allaiter immédiatement après la naissance et de donner le sein fréquemment au cours des premiers jours. Avec des récepteurs en nombre suffisant, votre production de lait continuera à satisfaire les besoins de votre bébé tout au long de l’allaitement. Les récepteurs de la prolactine ne sont activés qu’au cours des premiers jours qui suivent l’accouchement. Ils ne sont pas ajoutés ensuite. Après cette phase de « programmation », c’est la prolactine qui déterminera la quantité de lait produite. Le rôle des récepteurs est essentiel puisqu’ils transmettent le message de la prolactine. Faute d’une stimulation suffisante des seins au cours des premiers jours (ou des premières semaines), il est possible que les récepteurs soient peu nombreux et que la mise en place ou le maintien d’une production suffisante soient plus problématiques. Ne craignez pas d’activer trop de récepteurs ou de trop stimuler les seins au cours des premiers jours. Si nécessaire, vous pourrez réduire le débit ultérieurement. Faire augmenter la production si
les récepteurs ne sont pas assez nombreux est en revanche quasiment impossible.
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